Vibrations toutes azimuts, sonneries intempestives troublant le calme de la classe, chuchotements de nature à distraire et à casser le rythme de l’instruction… Tel est le lot de perturbations que subit l’école à l’ère des technologies de l’information et de la communication. C’est remédier à cela que l’interdiction de l’usage du téléphone portable a été décrétée en France. Mais est-ce la meilleure décision à prendre ? Cet article propose des éléments de réponse.
La décision d’interdire l’utilisation du téléphone mobile en milieu scolaire
Les acteurs du monde éducatif ne sont pas restés indifférents face aux méfaits de l’usage du téléphone en classe par les apprenants. Saisies de nombreuses plaintes ayant pour source ce gadget électronique, les autorités en charge de l’éducation en France ont réagi. C’est ainsi que déjà en 2017, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, projetait l’interdiction du téléphone portable à l’école primaire et au collège. Cela était censé concerner les classes de CP à la 3ème, à compter de la rentrée 2018-2019. Il s’agit d’une mesure plus radicale. Car, déjà interdit en classe, le téléphone portable doit désormais dire adieu aux établissements.
C’est ce qui ressort désormais du Code de l’éducation qui interdit l’usage du téléphone portable « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur de chaque établissement, en règle générale les centres de documentation et d’information (CDI), les couloirs, la cantine et la cours de récréation… ». Cette mesure fait toujours l’objet de critiques dans le rang des apprenants et des parents.
L’interdiction du téléphone portable en milieu scolaire : une décision salutaire
L’interdiction du téléphone portable en milieu scolaire est la bienvenue pour plusieurs raisons.
D’abord, elle constitue indiscutablement une solution efficace contre la croissance du taux d’échecs scolaires déjà très inquiétant. Les critiques de cette mesure pensent que l’usage du téléphone faciliterait les recherches et aurait un impact positif sur les rendements scolaires. Mais il n’en est rien et le téléphone portable constitue un véritable problème dans le monde éducatif.
En effet, une enquête a été réalisée au cours de l’année scolaire 2014-2015 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). Les conclusions de cette étude montrent que plus de 8 adolescents sur 10 étaient détenteurs de smartphone contre 2 sur 10 en 2011. Et il a été noté un taux d’échecs plus important en 2015 qu’en 2016. Les diagnostics ont prouvé que ces taux sont fondamentalement influencés par le téléphone portable. Et comment ?
L’usage du téléphone portable distrait les apprenants, les rend déconcentrés, dépendants et les empêche de suivre l’enseignant pendant les cours. Même à la récréation, les apprenants sont coupés du monde qui les entoure. Alors se pose la problématique de la conciliation de la réalité et du virtuel qui n’est pas sans incidence sur la capacité d’assimilation des notions enseignées.
Ensuite, l’utilisation du téléphone à l’école peut donner lieu à des comportements problématiques. Il y a notamment la cyberdépendance, le cyber-harcèlement, la diffusion de contenus violents, le sexting, etc. Cela n’est pas sans incidence sur les résultats de l’enfant.
Mesures complémentaires
Suite à l’interdiction du téléphone portable en milieu scolaire, des mesures complémentaires doivent être prises. Ces dernières doivent permettre aux apprenants de faire usage du téléphone dès leur sortie de l’école afin de permettre aux parents de les suivre. Cet usage hors du milieu scolaire peut aussi leur permettre d’alerter la police en cas de danger, de risque d’enlèvement, etc.